« Tu veux pas lâcher ton travail, juste pour cinq minutes ? » Une pression sur mes épaules, ses mains qui glissent sur mon torse pour se joindre. Son visage vient se glisser à côté du mien, joue contre joue … Ses cheveux blonds se perdent entre les miens, ondulent le long de ma chemise. Elle sent bon, Élisabeth sent toujours bon, une odeur sucrée de shampoing, un mélange de vanille et d'orange. Je lâche mon crayon, frotte mes mains l'une contre l'autre pour faire tomber la poudre grisâtre encrée sur chacun de mes doigts. Je laisse échapper un soupire d'ennui, accentué pour qu'elle le remarque, ce qui la fait rire. Elle et son rire cristallin... on dirait une enfant. Elle n'en est jamais vraiment sortie, c'est ce que j'aime chez elle, ce refus du monde adulte. « Allez, même les super héros ont besoin d'une pause non ? » Sa bouche vient s'écraser sur ma joue, assez violemment pour me faire réagir, et Ellie décroche ses mains de mon torse. Quelques secondes de plus, devant mon dessin à moitié terminé et je me lève, sourire aux lèvres, pour la rejoindre. Elle est belle, avec ses cheveux qui volent autours d'elle quand elle saute sur le canapé, son débardeur souvenir de Disney Land et ses deux mains tendues vers moi pour que je vienne à ses côtés. J'avance d'un pas lent, juste pour le plaisir de voir ses sourcils se froncer d'agacement, et je finis par mêler mes doigts aux siens, m'écroulant à ses côtés sur le canapé. Ellie a rapidement changé de position, se plaçant à califourchon sur moi, ses jambes encadrant mes cuisses. « Tu vois ? Pas d'explosions, pas de mamie en détresse ... » Ses lèvres viennent se nicher dans le creux de mon cou, et je passe une main dans ses cheveux, esquissant un nouveau sourire amusé. « Hum, faut croire que le héros c'est encore laissé avoir par une jolie citoyenne. » Je l'aime, plus que tout. Ce rayon de soleil qui était entré dans ma vie, par hasard. Une rencontre à la coup de foutre à Notting Hill. J'étais partis pour mon premier entretien d'embauche, pour la société Marvel. J'allais un peu trop vite en sortant du métro, elle, elle ne regardait pas où elle allait et paf, son jus d'orange était venu décorer ma chemise blanche... pas très crédible pour la plus grande société de bande dessinée au monde. Son premier fou rire, qui malgré ma mauvaise humeur, m'avait déridé, moi qui en général, restait toujours sombre, le vieux loup solitaire du Bronx. Ce jour était censé être mon jour, celui dont j'avais rêvé depuis que j'étais gosse. Je n'avais jamais été vu comme le gamin normal, surtout dans le milieu dans lequel j'avais grandi. Un père flic, une mère qui faisait les ménages, et un quartier où le taux de criminalité battait des records. Crayon, stylo, fusain à la main, j'avais plus passé mes après midi à griffonner quelques supers héros dans un coin de cahier, que dealer de la drogue ou braquer quelques voitures comme les autres gosses du Bronx. Ellie c'était excusée, entre deux éclats de rire. Elle m'avait pris la main, pour m'emmener dans le premier magasin de vêtements, m'achetant un tee shirt à l'effigie d'un des personnages de Futurama. Puis elle m'avait laissé, pile dans le hall de la société Marvel, avait claqué une bise sur chacune de mes joues, avant de me dire que le type, Ryan, qui faisait passer les entretiens, était un dingue de la série et que son numéro de portable se trouvait dans la poche arrière de mon jean. Un jus d'orange à charge de revanche si j'étais pris, et elle avait disparu. Ryan était bel et bien fan de Futurama. Ryan, c'était aussi l'oncle d'Élisabeth, alors mon dossier c'est retrouvé en haut de la pile. Quatre mois plus tard, mon comics était dans toutes les librairies, à côté des x men ou de spider man. L'histoire était toute bête : un nouveau Peter Jackson, le binoclard que tout le monde emmerdait à l'école, une voisine bandante qui le remarquait à peine et … le pouvoir de voler, accompagné d'un grand sens de la justice. Ajouté à ça une touche à la Sin City de la nouvelle gamme plus violentes des bandes dessinées Marvel et Maël Johnston passait du nerd inconnu sortit du Bronx, au dessinateur en vogue de Manhattan. « Et la jolie citoyenne, on lui avait promis une soirée au cinéma. » Je pose mes mains sur ses hanches, la faisant basculer pour reprendre le dessus. « Miss Gordon, le mari parfait, tu l'as à la maison, c'est pas la peine d'aller baver devant Johnny Depp ou je ne sais qui. » Réplique directe : les chatouilles. KO en deux manches. Ellie se redresse, mains sur les hanches, sourire victorieux accroché aux lèvres « J'suis pas sûre que Johnny se fasse latter par Vanessa lui. Puis tu m'as promis. » Clin d'œil malicieux, et Ellie s'enferme dans la salle de bain.

EYES WIDE OPEN

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« Arrêtes, c'était sûrement le rôle de sa vie. » Je hoche doucement la tête, ramenant ma cigarette à mes lèvres. « Je pense que la blonde, celle qui jouait l'hôtesse, à toutes les qualités pour recevoir l'oscar. » Main près de mon torse, je mime les avantages de l'actrice, passée une petite dizaines de minutes à l'écran. Dans un cris d'indignement, Ellie m'envoie son poing sur l'épaule avant de prendre ma main dans la sienne. «  Allez sale pervers, arrête de raconter n'importe quoi et achète moi une glace. J'en veux une avec des pépites de chocolat. » Ellie tend son index vers une supérette, planquée au milieu d'une ruelle. C'était quoi, la quatrième qu'elle aurait avalé ce soir ? Cette fille, c'était un estomac sans fond. « Tu manges pour cinq et tu prends jamais un gramme... » Ma petite amie lâche ma main, sautille dans la ruelle avec cet air malicieux sur les lèvres. «  Je dois tenir ça de ma mère, elle adore les glaces. Enfin … je me demande si le bébé aimera ça... » Elle s'arrête, mains sur les hanches, le sourire jusqu'aux oreilles. Je reste bloqué, le temps que l'information fasse son bout de chemin, que je comprenne ce qu'elle était en train de m'avouer, là, entre les deux murs sombres d'une ruelle new yorkaise. Je m'approche rapidement d'elle, pour poser les mains sur ses hanches, la serrant comment moi. « On va avoir … un bébé ? » Ellie éclate de rire, s'appuyant sur mes épaules pour enrouler ses jambes autours de mon torse. «  Si c'est un garçon, je veux qu'il s'appelle Gabriel. Pas de négociations possibles. » Je n'y avais jamais pensé … avoir un enfant, avec elle. Je n'avais pas eu le temps d'y réfléchir, avec tout mon travail, mais cette nuit devait figurer parmi les meilleures depuis des années. Une famille, on allait enfin former une vraie famille, celle dont j'avais toujours rêvé, quand dans la mienne, mon père passait son temps à boire et cogner après ma mère, que ma mère, elle, suait à force de faire les corvées des autres. Tout ça pour quoi ? Pour un minable petit trente mètres carrés, aux ampoules clignotante, au ballon d'eau chaude en panne. On était tous les deux maintenant, Ellie avait son patrimoine familiale, j'avais l'argent de ma bande dessinée, un peu de renommée, et un quartier plus sûr que celui dans lequel j'avais grandis. Et surtout, on s'aimait. « Je t'aime, je t'aime Ellie. » Ses lèvres se posent sur les miennes et elle relève la tête. Vu ses yeux, je sais déjà quelle phrase va suivre : elle va continuer à me réclamer sa glace, en me faisait remarquer que pendant les prochains mois, j'allais être de corvée de course, matin et soir. Mais elle n'a pas le temps, ou du moins, elle ne le fait pas. Ses yeux sont figés par dessus mon épaules, ses mains ses raidissent et ses jambes se décrochent, pour retrouver la terre ferme. Ellie souffle mon prénom, sa main posée sur mon torse pour que je me retourne. Derrière nous, une bande comme on en voit des dizaines traîner dans les rues new yorkaises, des bandes comme celles que j'avais côtoyé dans le Bronx. On est dans une ruelle, le schéma typique pour un raquette. Ellie se terre derrière mon dos, et je leur fait fasse, main en évidence pour montrer que je ne cherche pas à me défendre. Ils sont quoi ? Cinq ? Peut être six, je n'avais aucune chance. « Les gars, on ne veut pas de problèmes, j'ai un peu d'argent sur moi, je vais vous le donner ... » Doucement, je plonge ma main dans la poche avant de mon jean, et un des types lève un cranté dans ma direction. « Joue pas au plus malin avec nous mec. Tu nous prends pour des cons hein ? » La main d'Ellie serre un peu plus fort mon bras. « Non, je vous donne mon argent, vous nous laissez tranquille. » Le même type se retourne vers ses potes, partant dans un rire. « Il nous prend pour des cons le p'tit bourgeois ? On va t'faire les poches, à toi et ta jolie blonde. » Ellie se met à hurler, moi j'essaye de la protéger du mieux que je peux, quand la bande se met à nous cogner pour nous prendre tout ce que nous avions sur nous. Et après … après c'était sûrement le coup de trop, et je sombre dans le noir complet.

KEEP THE STREETS EMPTY

« Maël, écoutes moi bien. Tu vas te bouger un peu, ça fait trois mois que les éditeurs attendent la suite de Redlight, et tes fans, j'ai l'impression qu'il vont démolir la salle de presse si tu n'avances pas plus vite. Bouge toi Maël, allez, ça fait des mois que tu n'es plus apparu en public, alors champion, tu-te-bouges. » Je me laisse guider, comme un automate, par Tim, mon manager. On me l'avait collé aux basques, dès que mon comics avait atteint les trois cent ventes. Trois cent, c'était rien comme chiffre d'affaire, mais ça avait été un début. Tim était doué, il m'avait fait passer interview sur interviews, il m'avait trouvé des places à tous les salons du pays, saisons par saisons. Je lui avais toujours dit, qu'un jour je porterai plainte pour surmenage. Ça l'avait fait rire. Tim, c'était aussi devenu un ami, et je sais que ce matin, s'il avait balancé mes couvertures par la fenêtre, et qu'il m'avait traîné ici, en plein cœur de New York mal rasé et mal habillé, c'était pour mon bien – et aussi pour qu'il garde cette coquète somme délivrée en fin de mois -. On arrive dans une salle ronde, trois chaises dont une occupée par un de mes éditeurs, et une armada de journalistes, carnets en main, flash crépitant au moindre pas que je faisais vers eux. Je m'assieds sur une des chaises, cherchant l'air rassurant et à l'aise de Tim devant cette foule. Je n'avais jamais vraiment aimé me retrouver face à face avec des journalistes, ni même avec mes lecteurs. Je préférais les échanges de mails via mon myspace, ou mon site commercial. Les voir là, à brayer plus fort les uns que les autres, pour une question parfois totalement absurde … c'était terrifiant d'être le centre de l'attention. Tim se lève de son siège, paumes ouvertes, sourire remonté jusqu'aux oreilles. « Nous allons pouvoir commencer. Permettez moi de vous dire, qu'il est de plus en plus dur de faire sortir Maël de son terrier. » La petite blague de mon agent fait rire l'assemblée, qui s'empresse ensuite de lever la main bien haut, comme dans les salles de classe, pour avoir l'opportunité de poser sa question. « Maël, qu'en est il de Redlight ? Est ce que cette série est au point mort, ou prévoyez vous une suite ? » Première question, posée par une jolie petite rousse au premier rang. Elle n'avait pas été interrogée, Tim ne lui avait pas donné la permission de parler … c'est la ruée, les autres commencent à en faire de même, une cacophonie monstre. « Maël, certain disent que c'est la perte d'un proche qui vous bloque dans ... » La perte d'un proche. Je passe une main sur mon front, essayant de me fermer à toutes leurs voix, tous les flash. Je n'y arrivais plus, Redlight semblait être mort en même temps qu'Ellie. Redlight avait périt dans une putain de bagarre de rue, à cause d'une putain de glace au chocolat. Je me relève, tête toujours baissée à scruter le sol. Je m'approche de Tim, pose ma main sur son bras, bouche entre ouverte. Il me donne un petit cou sur l'épaule, l'air de me dire que c'est bon, je peux y aller.

Cela fait maintenant un an et quatre mois que je n'ai rien publié, que mon comics ne se vois plus que sur les pages de sites commerciaux comme e bay. Je dessine toujours, mais je ne donne rien. Comme enfermé dans une tour de béton, un appartement miteux du Bronx. Les lumières des quartiers chics de New York n'étaient pas fait pour moi au final. Un an et quatre mois à les haïr, à les envier, les autres qui sont toujours là.

Bienvenue ici ! ;D

HAN. Pour une fois que Je vois un robert non vampiresque !
Gardes moi un lien (a).
Bienvenue ici !

Alecto Rockesbury a écrit:

RPATTZ JE TE VEUX
IL EST BEAU, IL EST CANON, IL EST HOT
&& j'ai largement hésité entre lui et Chace pour mon scénario (a)
BREF, GARDES-MOI UN LIEN ET SACHE QUE JE SUIS LA NYMPHO DU FORUM

bienvnue et bonne chance pour ta fiche :)

godness ROBYCHOU !
excellent tout ça (a) bienvenue et bonne chance hein