is coming soon.

is coming soon.

La route défilait doucement sous ses yeux rougis, elle était comme au ralentit et sa position dans le véhicule était inconfortable mais, il n'émit pourtant aucun mouvement. Sa léthargie étant, elle, bien trop agréable. Le paysage l'obnubilait et Soan se surprit même à observer une maison en pierre. Il y avait des hortensias dans l'allée et une petite fille sortie par la porte principale en roller avec un casque ocre attaché à sa tête. Ses yeux couleur miel semblaient brillaient d'éclat, on pouvait y lire de l'innocence et une sorte de joie de vivre commun à tous les enfants. Lui, il l'avait perdu il y avait déjà bien des années. Dans l'habitacle du véhicule So' n'entendait rien d'autre que la respiration contrôlée, profonde, de Kirby. Celle-ci avait longuement insisté pour prendre le volent et même si en temps normal il aurait préféré se faire amputer des deux bras plutôt que céder aujourd'hui il avait capitulé, bien trop exténuer pour guerroyer avec la belle. La quiétude qui y régnait était particulièrement apaisant, il était inusité pour Soan d'éprouver ce genre de sérénité. Quand il ne se battait pas contre les autres c'était pour mieux s'affronter lui-même. D'un geste lent et las il passa sa main droite sur son visage et bâillât à s'en décrocher la mâchoire. Les minutes semblaient s'écoulait paresseusement, bien trop à son gout et chaque lieu ressemblait au précédent. Pourtant, sans s'en apercevoir, la voiture avait rejoint la côte. Au vu du sourire radieux que l'on lisait sur le visage d'albâtre du chauffeur, cette nouvelle était plutôt bien accueilli. A travers la vitre de la fenêtre Soan put admirer la mer. Cette étendue majestueuse d'eau qui perçait l'horizon. Elle était d'un bleu profond, vif, plein de caractère, qui ne pouvait que captivait l'attention de ses observateurs. La façon dont les vagues s'écraser contre le rivage, destructrice, était fascinante. Et ce ballet silencieux fini de l'achever, il commença doucement a sombré dans l'inconscient. Tout ce qui s'en suivi ne fut que le fruit de son imagination. Navette spatiale tourbillonnant autour d'une constellation de pizza, pirate assoiffé de sang qui se battait avec des cotons tiges géantes ou encore chevauché fantastique de dragon de nouvelle Zélande. Il en était au point où des ours en peluche géant prenaient le contrôle de la terre quand on le bousculât. « Soan réveille-toi, je veux aller me promener ! » Doucement le jeune homme émergea et c'est le visage crispé qu'il lança un regard peu amène à sa compagne de route. Elle avait un don pour l'importuné, c'était sans l'ombre d'un doute son domaine de prédilection. L'esprit encore embrumé dû à son réveille brutal, il sortit du véhicule en y claquant la porte, avant de sortir d'une voix anormalement grave « T'es sacrément chiante microbe. » Les deux jeunes gens se trouvaient sur une aire de service plutôt délabré et déserte. Ils étaient dans un pays de l'Est et avaient tout spécialement fait un détour pour admirer la mer. Il fallait bien le dire quand on grandit dans un village perdu au milieu de la Russie il était rare de pouvoir la contempler. Deux petites gouttes d'eau frôlèrent son visage, comme une caresse atone. Par automatisme il leva les yeux au ciel, maudissant de milles maux les quelques nuages clairsemés, et tassa sa tête sur ses épaules subissant les lubies de la jeune femme. Leurs pas les guidèrent vers la plage, enfin si l'on pouvait l'appeler ainsi. Ce n'était qu'un étendu de sables gris ou prônais un détritus sur quasiment chaque grain. Quand une bourrasque violente s'abattit subitement sur le couple, les dominants. Le vent était si fort, puissant, que pendant quelque seconde Soan eu l'impression de s'envoler avec lui. Puis plus rien, le coin était redevenu passible, comme si ce qu'il s'était passé n'avait été qu'un rêve éveillé. Chacun lança à l'autre un regard septique avant d'éclater de rire. Emporté par cette inattendue mais, tant espéré bonne humeur Kirby enleva sa paire de basket d'un mouvement fluide, sans les mains et se rua vers l'eau. Malgré la fraîcheur environnante elle semblait pleinement savourée ces quelques minutes d'éternité, jouant malicieusement avec les ondes. Soan, lui, était restée en retrait préfèrent se délecter de l'air pur qu'offrait le rivage. Il en oubliât presque la raison pour laquelle ils se trouvaient ici aujourd'hui. Néanmoins, il devait afficher un air un peu trop satisfait car une quantité non négligeable d'eau s'affalât sur son flanc gauche. « Putain, t'es folle ou quoi ? » s'insurgeât-il, se tournant à moitié vers l'élément perturbateur. Comme seule réponse il ne reçu qu'un ricanement, mélange de fierté et provocation, ce qui lui fit froncé les sourcils. La demoiselle c'était exposé à des représailles, elle le savait, personne ne pouvait s'en prendre à lui et s'en sortir aussi impunément. D'une démarche assurée il s'avança donc, comme prêt à lui sauter dessus, le regard fou. Malgré tout, elle restait impassible attendant l'attaque qui se faisait toujours plus imminente. Le jeu s'amorça réellement quand d'une enjambée Soan bondit en sa direction et qu'elle se déroba, lui échappent de peu. S'en suivi d'une folle course poursuite sur la plage, zigzagant, s'entre-choquant, lancent à son adversaire les projectiles qu'ils arrivaient à attraper au vole. Le ballet ne se termina que quand les deux parties s'écroulaient d'un même mouvement dans l'eau glacée bercée par leurs éclats des rires enjoués. L'affrontement prenant des tournures un peu trop brutal ils préfèrent abandonnés là et reprendre la route, sans pour autant omettre au préalable de se changer. Alors qu'ils se dirigeaient en silence vers la voiture Kirby ne put s'empêcher d'asticoter Soan. « Avoue-le, je t'ai tout de même foutus une sacrée raclé ». L'intéressais faillit s'étrangler et ajouta, tout en passant à coter d'elle. « Dans tes rêves ma petite... et je reprends le volent. » Il balança les clés devant ses yeux et monta dans la voiture sans plus de cérémonies.

Soan glissât délicatement une cigarette entre ses lèvres menues et y approchât un zippo en métal blanc gravé, maladroitement, au couteau. Celle-ci allumée il se laissa envahir par la sensation bienfaisante de la nicotine qui commençait à se rependre dans son organisme avant de laisser échapper un nuage translucide de fumée qui s'envola, narquois, dans les airs pour disparaître quelque mettre plus loin. Appuyé au rebord d'une fenêtre, en assez piteuse état, il contemplait tranquillement les rues animées et bruyante de New York. La ville qui ne dort jamais. Elle portait bien son surnom puisqu'aujourd'hui encore malgré l'heure matinal, il devait être dans les environs de deux heures du matin, une cacophonie monstre régnait toujours impérieusement à l'extérieur, dans le quartier. Des adolescents des plus stéréotypée, cela allait de la blonde botoxée au joueur de football bodybuildée ayant des conversations aussi intéressantes que celle des opossums, dansaient de manière obscène au milieu de la route en gloussent et braillant. Ou encore, d'autre, beaucoup plus âgée, qui rentraient dans des bars même s'ils étaient déjà bien amochées voulant certainement passée leur nuit à s'enivrer et qui sait, avec un peu de chance s'éveiller le lendemain dans le lit d'une ou d'un bel inconnu pour ainsi oublier ne serais-ce que l'espace d'un instant leur morne et terne existence. Son regard aux éclats azur se perdit dans une ruelle plus lointaine, isolée. Un lampadaire accroché à un mur clignotait diffusant une lumière blafarde sur le trottoir. L'espace d'un cour instant il se retrouva projeter cinq ans en arrière, au milieu de sa Russie natale, près de son ancien meilleur ami Vitaly. Il pouvait encore entendre son rire viril, sa présence exaltante. C'était l'époque des grands rêves, des envies, des enfantillages. Celle où l'on n'est pas vraiment adulte mais, on est considéré comme tel. On se sent fort, on se sent libre et quand on est livré à sois même, surtout si l'on est plusieurs et plutôt couillons, on fait inexorablement des choses stupides. C'est mathématique, on n'y peut rien. Et peut-importe, si elles peuvent nous couter la vie. On a l'impression d'être intouchable, invincible, alors qu'au contraire c'est dans ce genre de moment que l'on est le plus vulnérable. Soan ne se sentait pas très différent de celui qu'il était à l'époque, c'était le monde qui avait changé. Ou peut-être qu'au fond non, il mûrissait tout simplement mais n'arrivait pas à l'accepter. Du moins pas pour le moment. Les rugissements des klaxons le sortirent de sa réflexion, sa cigarette était en train d'arriver à son terme, étrangler de joie à l'idée de lui bruler les doigts. En soupirant il prit une dernière bouffée avant de l'écraser adroitement sur le rebord de la lucarne et de la regarder tomber dans le vide. Plus tard, quand il s'allongeât nu dans son lit aux draps immaculé le sommeil ne vint pas, au contraire. Ses rêves ne lui laisser donc jamais de répit. Ô douce et méprisable mélancolie. Sa main s'abattit mollement contre le matelas, seul signe de sa frustration. Les minutes qui s'écoulaient toujours de plus en plus lentement laissèrent à son esprit tout le loisir pour, une fois encore, s'échappait de son enveloppe charnel. Aujourd'hui il se faisait de nouveau dévoré vivant par un serpent, n'arrivant plus à maitriser ses caprices. Pourtant demain tout ira bien mieux, n'arrêtait-il pas de se répéter dans son fort intérieure. Cercle vicieux. A chaque fois que le bien-être le gagnait, et là je ne vous parle pas d'un vulgaire bonheur inconstant qui se suffisait à lui-même mais d'une apothéose, éphémère certes, mais tellement grande et puissante qu'elle éludait avec qu'elle tous les malheurs du monde, il perdait pied plus rapidement encore que la fois précédente. Pourtant ses pulsions, toujours plus incontrôlable, le forcé à aller plus loin. Dépassé sans cesse ses limites et violés toutes les conventions. Son existence même devenait une abomination. Une fois de plus il n'y avait pas de réponse mais, aucune question n'avait clairement été posée. En avait-il seulement une ? Ses yeux se perdirent dans le vide tellement longtemps qu'il s'endormit, recoquillé sur lui-même comme un enfant se protégeant du monde.

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L'agaçante sonnerie de son téléphone portable, une suite incongrus de 'bip' en tout genre, eu raison de lui et dégoulinant encore d'eau il sortit de son bain pour se dirigeait vers la chambre à coucher où était resté le fauteur de trouble. Comme celui-ci était soigneusement déposé sur sa table de chevet il le trouva sans grand mal. Son doigt glissa sur la touche répondre en émettant qu'une légère pressions et il porta le combiner, amoché, à son oreille. « Ouais ? » Dit-il avec flegme, tout en ébouriffant sa tignasse rebelle espèrent la faire sécher plus rapidement de cette manière. « Merde Soan ! » soufflât, hérisser, une voix qu'il ne connaissait maintenant que trop bien. « T'as trente-six minutes de retard, le patron est furax. T'assure pas là, mec. ». L'intéresser jeta un coup d'oeil distrait à l'horloge sommairement cloué au-dessus de l'immondice qui lui servait de bureau, a priori son ami avait raison. Excéder, il renvoya son interlocuteur en employant des mots d'une vulgarité rarement entendu et raccrocha sans attendre de réponse. De toute façon qu'aurait-il put dire. Soan jeta lascivement son téléphone sur le lit et entreprit de s'habiller. D'humeur étonnamment charitable il consentait à aller travailler aujourd'hui, enfin si enfilée un costume poisseux de poulet qui puait la friture pouvait être appelé un travail. Qu'importait, malheureusement, l'argent ne tombait pas du ciel à New York city et c'était apriori lui qui faisait vivre cet empire capitaliste. Pendant qu'il enfilait un vieux jean délavé, le jeune homme se rendit compte de l'étrange tranquillité qui régnait dans l'appartement. Il avait habituellement droit à une ou deux remarques acerbe de la part de son amie, ancienne amante et colocatrice, Kirby. Etait elle au travail ou rejoindre son philistin de petit-ami ? Cette simple appellation lui donnait la gerbe. Ne préférant pas tergiverser plus longtemps Soan prit son portable, les clés de son taudis et glissa ses pieds dans une paire de baskets anciennement bleu avant de sortir en toute hâte. Il trébucha même sur la première marche des escaliers, manquant de tous les dévalés sur le postérieur. D'un pas pressée il traversa le hall du rez-de chaussé et se retrouvât, en quelque enjambé, sur le trottoir. Ses clés se balançant à sa main droite, il arpenta la rue pendant quelque minute à la recherche de sa voiture, une veille Ford Escort qu'il avait presque entièrement retapé même si elle gardait son allure minable. Sa démarche était saccadée, nerveuse et les battements de son coeur se faisait a chaque instant plus vif, puissant. Il fixait son attention sur tout ce qui croisait son regard, l'étendue goudronneuse sous ses pieds, les dernières feuilles de l'automne, les papiers qui virevoltaient poussé par le vent. Tout était bon pour empêcher à son esprit de se fourvoyer dans les sinuosités malsaines qu'il renfermait. Aujourd'hui encore il n'irait pas directement à son fast-food tant choyer mais, passerait avant dans la ruelle adjacent son immeuble. Celle qui puait l'alcool et l'urine. Sa boite aux milles et unes merveilles était une nouvelle fois vide.

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